Injustices sur le ring

   Avec MatchEs, les artistes de la compagnie Lunée l’Ôtre interviennent auprès d’une classe d’un établissement scolaire afin d’aborder avec les élèves l’égalité fille/garçon sous un angle original. Projet transdisciplinaire alliant les lettres et le sport, MatchEs vient questionner la place des femmes dans le monde du sport : quel(s) imaginaire(s) véhiculent les représentations historiques, culturelles et médiatiques des sportives ? Quelles inégalités et quelles injustices sont à l’oeuvre aujourd’hui dans toutes les institutions et fédérations sportives ? Quels en sont les impacts sur nos pratiques personnelles et plus globalement sur nos comportements au quotidien ?

1967. Kathrine Swizter est poussée violemment par l'organisateur du marathon de Boston.
1967. Kathrine Swizter poussée violemment par l'organisateur du marathon de Boston,
à une époque où les femmes n'avaient pas le droit de concourir. Crédits : Recuerdos de Pandora.
This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0 International license.

Un entraînement théâtral, sportif et documentaire

   Au fil de séances, en petits groupes, les élèves se mobilisent autour de ces questions en participant activement au stage, à mi-chemin entre le sport et le théâtre, proposé par les artistes de la Compagnie. À travers un parcours singulier d’ateliers de théâtre et d’écriture reprenant les codes de l'entraînement sportif, les élèves s’impliquent dans une recherche documentaire autour de grandes figures féminines qui ont marqué l’histoire du sport.
   Un grand « MatchE » final clôture le stage permettant la rencontre des différents groupes d’élèves, chaque groupe ayant travaillé autour d’une personnalité féminine du monde du sport, professionnel ou amateur. Dans une forme hybride, entre la représentation classique et le théâtre forum, les jeunes présentent leurs recherches et leurs réflexions aux autres élèves et à l’équipe pédagogique de l’établissement. Cette restitution s’ouvre sur un temps d’échange entre participant.e.s et spectateur.trice.s.

Ouvrir des espaces de réflexion sur le genre

   Par le biais du jeu – théâtral et sportif – les élèves se réapproprient un lourd enjeu de société, auquel iels doivent se confronter chaque jour sans en avoir une pleine conscience. L’espace scénique devient un espace d’expression et de reconnaissance des dysfonctionnements d’un système sportif qui s'inscrit dans une société sexiste et misogyne. Le monde du sport est ici abordé comme porte d’entrée pour questionner plus largement les stéréotypes de genre et les images de virilités, féminités, masculinités qui hantent nos imaginaires collectifs.

Asisat Oshoala, joueuse professionnelle de football nigérianne, en pleine action.
Asisat Oshoala, joueuse professionnelle de football nigérianne. Crédits : Steffen Prößdorf.
This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license.

"LIVIO Le match n’était pas encore commencé...
YOHAN Le stade déjà plein.
EMMA Je me souviens du stress et de l’excitation qui montaient,
SELEN Montaient !
LUCAS Dans l’attente du coup de sifflet, je me souviens...
JESSIE Notre appréhension emplissait les gradins.
ANISSA Je me souviens, cette excitation...
LENNY Et au son des premiers beats, mon coeur tressaute !
SHEYMA Je me souviens, le coup de feu comme le tonnerre."

“Coeur de Championnes”, issu de l’atelier avec les élèves de 4e du collège Jean Giono, Saint-Genis-Laval.



Des interventions ont déjà eu lieu :
Avec deux classes de 5e - Au Collège Alain, Saint-Fons (69), en décembre 2019
Avec une classe de 4e - Au Collège Jean Giono, Saint-Genis-Laval (69),
en janvier 2020

Par ici, le collège vous en parle !